En plus de ces points énumérés, la démographie, car il est aujourd’hui documenté que la taille de la population de l’Union double tous les 25 ans, ce qui fait que les efforts en matière d’agriculture sont toujours challengés par l’évolution démographique.

Pour y répondre avec efficacité, la commission de l’UEMOA estime désormais nécessaire de réviser la politique agricole commune (PAC) datant de 2001 en dotant l’Union d’une nouvelle politique agricole collée aux enjeux de l’heure.

"Cette nouvelle politique prendra en compte les éléments tangibles comme la sécurité alimentaire pour les populations, l’amélioration des conditions de vie des producteurs, l'intégration de notre agriculture dans les marchés régionaux et internationaux", explique Kako Kossivi Nubukpo, commissaire de l’UEMOA en charge de l’agriculture.

A séjour à Lomé cette semaine dans le cadre d’un atelier régional sur les systèmes de suivi –évaluation des politiques agricoles dans l’Union, M. Nubukpo est notre invité.

Kako Kossivi Nubukpo : Ce qu’on a surtout constaté, c’est que de nombreux efforts ont été consentis. Mais, l’agenda international du développement agricole s’est beaucoup enrichi par exemple avec les ODD, du plan de développement agricole de l’UA, Cap 2025 de la commission de l’Uemoa. Et au niveau de chaque Etat, il y a aussi un plan de développement agricole.

A chaque fois, il y a donc un impératif de coordonner nos efforts et d’harmoniser les points de vue. Une exigence est que nous avons une réalité selon laquelle la taille de la population de l’Union double tous les 25 ans, ce qui fait que les efforts en matière sont toujours challengés par l’évolution démographique.

Il y aussi la nécessité de mettre l’accent sur la disponibilité des services à l’agriculture, notamment le financement des acteurs, la construction des pistes rurales, l’accessibilité des produits pour les consommateurs.

Bref, nous avons des challenges au niveau des trois dimensions notamment l’offre agricole, la demande et l’organisation des marchés.

Kako Kossivi Nubukpo : Bien évidemment que depuis décembre 2001, la commission de l’Uemoa s’est dotée d’une politique agricole commune (PAC) adoptée par la conférence des chefs d’Etats et de gouvernements.

Mais en Octobre dernier à Ouagadougou, nous avons organisé un colloque sur le bilan et les perspectives, 22 ans après l’adoption de cette politique agricole.

On s’est rendu compte que cette politique a eu de nombreux résultats qui ne sont malheureusement pas listés dans un cadre formel et approprié afin de faciliter les analyses et voir ce qu’il y aurait lieu d’améliorer.

A cela s’ajoute un manque de dispositif de suivi-évaluation pour même analyser ce qui est fait.

Ainsi, dans la dynamique de la nouvelle politique agricole, nous avons trouvé important de mettre en place dès à présent le cadre de suivi-évaluation des performances et des impacts de la politique agricole

Nous avons donc deux objectifs. Primo : une vision de ce que devrait être la nouvelle politique agricole de l’union, bien évidemment en prenant en compte des éléments tangibles comme la sécurité alimentaire pour les populations, l’amélioration des conditions de vie des producteurs, l'intégration de notre agriculture dans les marchés régionaux et internationaux.

Secundo, il faudra développer des instruments de mesure des performances réalisées dans le cadre de cette vision.

Tenant compte de ces objectifs, il fallait qu’on se mette ensemble avec les Etats afin d’avoir un langage commun sur l’évaluation ; cela va nous permettre de mieux nous comprendre et chacun pourra donc mieux jouer sa partition.

C’est pour cela que nous sommes à Lomé cette semaine pour un atelier régional sur les systèmes de suivi –évaluation des politiques agricoles dans l’Union.  

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Dodji Kokou A. (Source : agridigitale.net)