© Sultan Ahmed al-Jaber, président de la COP28 (image: @hassinhadi)
Certains ont encore en mémoire la déception des dernières heures de la COP27 suite au blocage des négociations des pays producteurs de combustibles dont l’Arabie saoudite. Ces pays ne trouvaient aucunement pas la nécessité d’inclure la promesse d'éliminer progressivement tous les combustibles fossiles dans l'accord final.
Alors, la désignation Sultan Ahmed al-Jaber à la présidence de la COP28, ministre de l’industrie, PDG de la compagnie nationale pétrolière d'Abou Dhabi suscité un grand tollé de la part des activistes du climat.
"Un conflit d'intérêts scandaleux" lance Harjeet Singh de l'organisation Climate Action Network International. Alice Harrison, responsable de la campagne sur les combustibles fossiles chez Global Witness, une organisation non gouvernementale environnementale internationale s’indigne.
"Vous n'inviteriez pas des trafiquants d'armes à mener des pourparlers de paix. Alors pourquoi laisser les dirigeants pétroliers mener les négociations sur le climat ?", questionne-t-elle.
L’inquiétude étant justifiée par le fait que la combustion de combustibles fossiles est la principale cause de la crise climatique et la plus grande menace pour la résoudre
De ce point de vue, il est difficile de voir comment la COP28 peut conduire à des progrès positifs sur la crise climatique, lorsqu'elle est dirigée par ceux qui ont un intérêt dans la poursuite de la combustion des combustibles fossiles.
Selon les récentes données de la US Energy Information Administration, les Émirats sont les 7è producteurs mondiaux de pétrole, avec une production moyenne de 3,79 millions de barils par jour.
Et selon certaines données compilées par la Commission européenne, ce pays d’un peu moins de 9,4 millions d’habitants a rejeté dans l’atmosphère 193,5 millions de tonnes de CO2 en 2021.
Sens de responsabilité
Selon l’agence de presse officielle émiratie WAM, l’action climatique représente une occasion importante sur le plan économique pour investir dans la croissance durable, ce qui demande à miser sur une approche pragmatique, réaliste et axée sur les solutions.
"Les Émirats arabes unis abordent la COP28 avec un sens aigu des responsabilités et le plus haut niveau d'ambition possible", fait savoir le pays organisateur.
"En coopération avec la CCNUCC et la présidence de la COP27, nous défendrons un programme inclusif qui intensifie les actions d'atténuation, encourage une transition énergétique juste qui ne laisse personne de côté, garantit qu'un financement climatique substantiel et abordable est dirigé vers les plus vulnérables, accélère le financement de l'adaptation et met en place un mécanisme de financement solide pour faire face aux pertes et aux dommages", poursuit le communiqué de l’agence WAM.
Un compromis sincère et franc est attendu à l’issue de COP28 en faveur d'une élimination juste de tous les combustibles fossiles à savoir le charbon, pétrole et gaz.
L’Afrique étant plus touchée attend que la justice climatique soit rétablie et que les pays grands pollueurs tiennent à leurs promesses en matière de fonds d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique.
L’opinion publique africaine se demande finalement entre les deux COP ce qui change véritablement ?
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La rédaction
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