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"Etant
donné l'ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu
immédiat pour au moins les six prochaines semaines, ce qui est actuellement sur
la table des négociations" entre Israël et le Hamas, a déclaré dimanche
Mme Harris, première haute responsable américaine à appeler ouvertement à un
tel cessez-le-feu dans le territoire palestinien assiégé.
En
demandant également le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin
Netanyahu à prendre des mesures pour accroître l'aide dans la bande de Gaza -
menacée de famine selon l'ONU - elle a aussi formulé la critique la plus
virulente à ce jour à l'encontre d'Israël de la part d'un haut fonctionnaire
américain depuis le début de la guerre.
Famine
"quasiment inévitable"
Le
secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a de son côté affirmé sur le réseau
social X qu'il "est impératif que nous augmentions le flux d'aide vers
Gaza".
"La
population a un besoin urgent de nourriture, d'eau et d'autres formes
d'assistance. C'est pourquoi les Etats-Unis s'efforcent d'acheminer davantage
d'aide par tous les moyens disponibles, y compris les largages aériens",
a-t-il dit.
La
guerre, qui dure depuis près de cinq mois, a provoqué une catastrophe
humanitaire et la famine est "quasiment inévitable" pour 2,2 millions
de personnes, soit l'immense majorité de la population de Gaza, d'après Jens
Laerke, porte-parole de l'Ocha, l'agence de coordination des affaires
humanitaires des Nations unies.
Face
aux difficultés de l'acheminer par la route dans le territoire bouclé par
Israël, plusieurs pays ont mené des parachutages d'aide sur la bande de Gaza
ces dernières semaines, dont les Etats-Unis samedi.
Ces
déclarations de responsables américains interviennent au moment où des
négociations ont repris dimanche en vue d'une trêve entre Israël et le
mouvement islamiste palestinien.
Selon
un média progouvernemental égyptien, des représentants du Qatar et des
Etats-Unis se trouvent au Caire, où des envoyés du Hamas devaient leur
"donner une réponse à la proposition élaborée à Paris" fin janvier, a
indiqué une source proche du mouvement islamiste palestinien.
La
proposition des médiateurs - Qatar, Etats-Unis, Egypte - porte sur une pause de
six semaines des combats et la libération de 42 des 130 otages israéliens -
dont 31 seraient morts - encore retenus à Gaza contre des Palestiniens
emprisonnés par Israël.
L'objectif
est de parvenir à une trêve dans les hostilités avant le début du mois du jeûne
musulman, qui commence cette année le 10 ou 11 mars.
Une
trêve pourrait être signée d'ici "24-48 heures" si Israël
"accepte les demandes du Hamas", a dit dimanche à l'AFP un haut
responsable du mouvement palestinien, sous couvert d'anonymat.
Elles
incluent "le retour dans le nord de Gaza des Palestiniens déplacés et une
augmentation de l'aide humanitaire" de l'ordre de "400 à 500 camions
par jour", a-t-il ajouté, contre environ 80 actuellement. Le Hamas réclame
également un cessez-le-feu définitif et un retrait militaire israélien de Gaza
Israël,
qui a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation
terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, n'a jusqu'à
présent pas annoncé d'intention de se joindre aux négociations en Egypte,
exigeant que le Hamas fournisse une liste des otages encore retenus à Gaza.
"Seulement
des civils"
Lundi
à Washington, Mme Harris doit rencontrer le ministre israélien Benny Gantz,
membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu.
Ministre
sans portefeuille et ex-ministre de la Défense d'Israël, Benny Gantz
rencontrera aussi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche
Jake Sullivan ainsi qu'Antony Blinken, selon des responsables américains.
La
guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent lancée dans
le sud d'Israël par des commandos du Hamas depuis la bande de Gaza qui a
entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, selon un décompte de l'AFP réalisé
à partir de données officielles israéliennes.
Environ
250 personnes ont aussi été enlevées lors de l'attaque. Une trêve fin novembre
avait permis la libération de 105 otages en échange de 240 Palestiniens
emprisonnés par Israël.
Les
opérations militaires israéliennes déclenchées en représailles dans la bande de
Gaza ont fait 30.410 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la
Santé du Hamas.
Ce
dernier a fait état de 90 morts en 24 heures, dont 14 membres de la famille
Abou Anza, parmi lesquels les bébés jumeaux de quelques mois Naïm et Wissam,
dans une frappe sur leur maison à Rafah.
"Honnêtement,
il n'y avait aucune présence militaire dans la maison, seulement des
civils", a raconté à l'AFP, Shehda Abou Anza, un neveu. "Il y avait
peut-être plus de 15 enfants dans cette maison" de quatre étages
complètement détruite. "Tous des bébés et des enfants en bas âge."
Dimanche
soir, un correspondant de l'AFP a rapporté plusieurs frappes aériennes
israéliennes sur Rafah et Khan Younès plus au nord.
Des
témoins ont également indiqué à l'AFP qu'une frappe israélienne avait touché un
camion humanitaire à Deir el-Balah (centre). Contactée par l'AFP, l'armée
israélienne à affirmé sans fournir de détails: "Ce n'est pas un camion
humanitaire qui a été touché".
Pour
sa part, le Croissant-Rouge palestinien, a indiqué sur X (ex-Twitter) avoir
"transporté cinq morts et quatre blessés suite au ciblage d'un camion par
un drone israélien (...) à Deir el-Balah".
© 2024 AFP
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